28 octobre 1918 : la Guerre touche à sa fin. Ayant combattu contre les forces de l’Empire austro-hongrois, en formations indépendantes ou intégrées à l’armée française, ( document associé : "Nazdar") , les Tchèques, rejoints par les Slovaques, proclament leur indépendance. Le nouvel empereur Charles, dernier Habsbourg régnant, avalise le fait accompli, et transfère l’autorité de police aux mouvements de masse des Sokols. La reconnaissance internationale du nouvel état sera scellée définitivement lors de la Conférence de la Paix.
Le nouvel état grandit dans une Europe à jamais déstabilisée par la guerre ( "Le plus dur sera de gagner la paix ...") et très vite gangrénée par les doctrines fascistes, totalitaires et nazie. La Tchécoslovaquie est prise dans les filets des revendications hitlériennes.
Premier soubresaut : revendications hitlériennes sur les Sudètes. Ells débouchent sur les "Accords de Munich" du 30 septembre 1938. Accords signés sans les Tchécoslovaques. Seuls 80 députés français refuseront de voter leur ratification.
Jusqu’en mars 1939, le gouvernement de Prague s’emploie pour obtenir des garanties sur l’intangibilité des frontières tchécoslovaques. Ses démarches déployées auprès de la France et de la Grande-Bretagne restent sans résultat. En janvier 1939, le ministre des affaires étrangères tchécoslovaque Frantisek Chvalkovsky propose à Hitler une série de concessions, dont l’union douanière avec le Reich, en échange de la garantie des frontières. En vain. La décision de Hitler est déjà prise.
Deuxième soubresaut :
Proclamation de l’Indépendance slovaque, qui casse le pays en deux : 14 mars 1939.
Le 13 mars 1939, le gouvernement de Russie subcarpatique faisant partie de la Tchécoslovaque proclame l’indépendance, sous la protection de l’Allemagne. Le 14 mars, le parlement slovaque proclame la République slovaque libre.
Le même jour le Président Tchèque Emil Hacha est convoqué à Berlin pour la signature d’un accord plaçant le pays sous la protection du Reich.
Troisième soubresaut :
Les troupes allemandes envahissent le pays et entrent dans Prague. Pour éviter un bain de sang, le président Hacha ordonne de ne pas résister.
La protestation française se limitera à une déclaration dénonçant l’invasion allemande.
Ces faits sont relatés très succintement. Ils auront des conséquences très lourdes et laisseront de profondes séquelles.
Des résistants tchèques se préparent à la lutte : ils quittent le pays, clandestinement, pour rejoindre ce qu’ils espèrent être encore des points futurs de lutte : la Russie soviétique pour certains, la France pour d’autres. Un régiment de soldats tchècoslovaques sera formé à Agde, avant d’être envoyé en Angleterre après la débâcle française.
Les larmes françaises rejoignent alors les larmes tchèques.
Tchèques libres et Français libres se retrouveront alors côte à côte dans leur lutte commune contre le nazisme. Ce n’est plus de l’histoire croisée, mais une véritable croisade contre le nazisme, qui se terminera pour les Tchèques par leur participation à la libération de Dunkerque en France, dont la garnison allemande ne capitulera que le 9 mai 1945.