Notre représentation de "Carmen"

, par  Mick Miel , popularité : 6%

Photos de la représentation de "Carmen" en mars 2003 à Calvisson

La mort de Carmen


Décors stylisés : l’Andalousie sauvage.

Au loin, une cloche sinistre et prémonitoire. Soleil. Rouge, noir, contrastes violents. Musique « andalouse ». On entend un bruit de voix se rapprochant. On distingue des reproches, un début de dispute. Une femme chante comme pour provoquer. Un couple entre sur scène. L’homme pousse la femme qui résiste et semble se moquer de lui en chantonnant toujours. Ils s’arrêtent brusquement au centre.

Don José - (Mi-suppliant, mi-coléreux) « Carmen, réponds-moi enfin ! Veux-tu venir avec moi ? Pourquoi ce regard méprisant dans tes beaux yeux noirs ?

(Elle se tourne provocante vers le public et met sa mantille sur la tête sans répondre).

Don José - (D’une voix plein d’espoir). Ainsi, ma Carmen, tu veux bien me suivre, n’est-ce pas ?

(Elle ôte sa mantille, la jette à ses pieds et le regarde fixement en se tenant immobile un poing sur la hanche.)

Carmen - Je te suis à la mort, oui, mais je ne vivrai plus avec toi. Tu veux me tuer, je le vois bien, c’est écrit, mais tu ne me feras pas céder.

Don José - (Désespéré) Je t’en prie sois raisonnable. Ecoute-moi ! Je t’implore de me suivre. Je peux tout oublié si tel est ton désir. Tout le passé disparaîtra et nous recommencerons une vie nouvelle.

Pourtant, tu le sais, c’est toi qui m’as perdu ; c’est pour toi que je suis devenu un voleur et un meurtrier. Carmen ! ma Carmen ! Laisse-moi te sauver et me sauver avec toi.

Carmen - José tu me demandes l’impossible. Je ne t’aime plus ! Toi, tu m’aimes encore, et c’est pour cela que tu veux me tuer.

Je pourrais bien encore te faire quelque mensonge ; mais je ne veux pas m’en donner la peine. Tout est fini entre nous. Comme mon rom, tu as le droit de tuer ta romi. (Elle crie) Carmen sera toujours libre. Gitane elle est née, gitane elle mourra.

Don José - C’est pour cet homme, ce...Lucas, que tu rejettes mon amour ?

Carmen - Oui, je l’ai aimé, comme toi, un instant, moins que toi peut-être. A présent, je n’aime plus rien, et je me hais pour t’avoir aimé.

Il se jette à ses pieds, lui prend les mains et les arrose de ses larmes.

Don José - Carmen, Souviens-toi de les moments de bonheur que nous avons passés ensemble. Je resterai brigand pour te plaire. Je volerai de l’or pour toi, je tuerai tes ennemis. Je t’offrirai tout, , tout. Mais aime-moi encore !

Carmen - (Elle le regarde avec un mélange de pitié et de mépris). T’aimer encore, c’est impossible. Vivre avec toi, je ne le veux pas.

(Il est furieux, se lève brusquement, tire son grand couteau. Carmen n’a pas peur et le regarde crânement sans ciller)

Don José - (A part) Pourquoi n’a-t-elle pas peur ? Pourquoi ne me demande-t-elle pas grâce ? Cette femme est un démon !

Pour la dernière fois veux-tu rester avec moi !

Carmen - (Elle frappe du pied) Non ! non ! Non ! (elle tire de son doigt une bague et la jette dans les coulisses). Voilà ce que je fais de la bague que tu m’as offerte !

Il la frappe deux fois de son grand couteau. Elle s’effondre lentement sans un cri